" /> Les lauriers sont coupés. - Côteaux de la Boivre

Côteaux de la Boivre

Chroniques des Marches

Les lauriers sont coupés.

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[...] La rue noire, et la double ligne montante, décroissante, du gaz ; la rue sans passants ;
le pavé sonore, blanc sous la blancheur du ciel clair et de la lune ; au fond, la lune sous
le ciel ; le quartier allongé de la lune blanche, blanc ; et de chaque côté, les éternelles
maisons ; muettes, grandes, en haute fenêtres noircies, en portes fermées de fer, les
maisons ; dans ses maisons, des gens ? non, le silence ; je vais seul le long des maisons,
silencieusement ; je marche ; je vais ; ...

Dans les rues la voiture en marche... un dans la foule illimitée des existences, telle
je mène désormais ma course, un définitivement des effacés innumérables ; tels se
sont créés l'aujourd'hui, l'ici, l'heure, la vie, et s'essorent en le désir ; pour connaître l'originel en une âme se désagrège, voici qu'une âme vole à des songes d'embrasement ; c'est un féminin, l'aujourd'hui ; c'est une chair féminine touchée, mon ici ; mon heure,
c'est une femme à qui je m'approche ; c'est l'étranger où pénétrer, ma vie et le désir
désespérément épars ; et voici l'à-présent éternel de ce que je rêve, cette fille en ce soir-ci... Et bourdonnent les fonds, les rues, le boulevard, les bruits assourdis, la voiture qui marche, le cahotement, les roues sur les pavés, le soir clair, nous assis et dans la voiture,
le bruit et le cahotement qui roulent, les choses en défilés régulières, la nuit délicieuse...

 -- « N'est-ce pas » Léa parle « que cette nuit est vraiment poétique et tout-à-fait 
                                 délicieuse ? »