Rapporté par le traducteur anonyme (merci à lui), cette déclaration : « Le fascisme est inextricablement lié à l'État. À titre subsidiaire, on ajoutera que l'État ne peut être antifasciste, car un véritable engagement envers les idées de liberté, d'autodétermination et d'égalité pour tous se situe en dehors des structures étatiques.
Lorsque l'État russe déclare son "antifascisme", il convient de rappeler la guerre des rues des années deux mille, lorsque le mouvement néonazi russe a connu un essor sans précédent. Les jeunes hommes qui y ont résisté et dont plus d'une douzaine l'ont payé de leur vie incarnent le véritable héritage des idées antifascistes. Leurs meurtriers - des néo-nazis russes - ont souvent agi sous le patronage des autorités.
Aujourd'hui, les néonazis sont "devenus sérieux", ils ont quitté le ghetto de leur subculture pour s'engager dans des structures de pouvoir et d'application de la loi afin de se réaliser. Des slogans tels que "Je suis russe", "Russe, aidez le Russe" et d'autres, qui étaient marginaux jusqu'à récemment, font désormais partie intégrante de la politique de l'État et le "monde russe" lance des bombes sur les villes d'un pays étranger.
Au cours de la dernière décennie, l'État n'a cessé "d'étrangler" les mouvements néonazis aussi bien que les antifascistes, renforçant son contrôle sur la société et les rues afin d'adopter ensuite la rhétorique du mouvement antifasciste en Russie, de lui voler son histoire et de développer un schéma de propagande dans lequel la guerre est la paix, où la force est dans l’ignorance et où la "paix russe" est qualifiée d'antifascisme.
Il serait extrêmement curieux de savoir ce que nos ancêtres qui ont combattu pendant la guerre patriotique auraient pensé s'ils avaient vu ce que fait l'État russe, qui se cache derrière et se justifie par sa fierté de la victoire sur l'Allemagne nazie.
Agir, en mémoire de ceux qui ont payé de leur vie la chute de l'Allemagne nazie, le renversement du régime fasciste de Mussolini en Italie et ceux qui ont péri dans les caves et les camps du goulag soviétique. En mémoire de ceux qui ont défendu la révolution pendant la guerre civile espagnole contre les fascistes. En mémoire de l'héritage de l'antifascisme révolutionnaire. »